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La Critique Selon Moi
21 décembre 2020

LE BEST OF MUSICAL DE 2020

Top 2020-1Il est enfin temps de sortir de cette dramatique année 2020, le virus n’aura épargné personne, et notre chère industrie musicale, à l’instar de nombre d’activités culturelles, aura particulièrement souffert (et souffre encore…) de ces mises à l’arrêt forcées et chaotiques. Avant l’arrivée de l’année 2021, que nous espérons meilleure…, dressons malgré tout le bilan de l’actualité musicale de 2020.

Bien entendu, comme rappelé à chaque fois, cette liste est non exhaustive et totalement subjective…

 

Les Meilleurs :

Top 2020-1

 

 

 

 

 

 

 

Encensée en 2018 lors de la sortie de son chef-d'œuvre, In A Poem Unlimited, la crooneuse américaine Meghan Remy confirme aujourd'hui son immense talent avec Heavy Light, septième album studio aux arpèges plantureux et fabuleux. Peu connu de ce côté-ci de l'Atlantique, U.S. Girls fait avec ce brillant opus un effort remarquable d'ouverture sur le monde.

Avec Grand Prix, déjà neuvième album studio, Benjamin Biolay réalise sa meilleure production depuis le superbe... La Superbe. Avec cette œuvre conceptuelle sur la formule 1, le français évite magnifiquement la sortie de route et confirme sa place de premier de cordée chez les auteurs, compositeurs et interprètes hexagonaux.

Déjà habitué aux chefs-d'œuvre, l'américain Mike Hadreas poursuit son parcours en direction de la voute céleste avec la pop onirique du sublime Set My Heart On Fire Immediatly. Ce nouvel opus fait encore mieux que ses déjà excellents prédécesseurs et devient tout simplement le meilleur album de Perfume Genius.

Le monde est devenu beaucoup trop petit pour les australiens de The Avalanches. Quatre ans après l'excellent Wildflower, Robbie Chater et Tony Di Blasi répandent aujourd'hui jusqu'aux confins de l'espace leur art du sampling sur un troisième album monumental, We Will Always Love You.

Les britanniques de Tiña s’attaquent au douloureux problème de la dépression et à son traitement par la voie musicale sur leur premier album, Positive Mental Health Music. Ce rock intemporelle et jouissif est un puissant remède contre la morosité et sera pour un temps l'un de nos fidèles compagnons de route.

Fetch The Bolt Cutters est une nouvelle pierre angulaire dans la carrière de la new-yorkaise Fiona Apple et plus globalement une œuvre majeure de l'histoire récente du rock. La voix extraordinaire, alternativement grave ou aiguë, éraillée ou suave, ou parfois brutalement éruptive de l’américaine est une nouvelle fois le carburant divin de ce parfait ensemble.

Après Dogrel, l'on se doutait bien que les irlandais de Fontaines D.C. étaient taillés pour sortir rapidement du champ restrictif du punk-rock, mais encore fallait-il le prouver... c'est aujourd'hui chose faite avec A Hero's Death, tout simplement nouveau chef-d'œuvre du rock contemporain.

Alors que les oubliettes du temps avaient jeté un voile noir sur leur carrière, voici que les mancuniens de Doves se remettent magnifiquement en selle avec le puissant The Universal Want. Ce nouvel opus, parce qu'il nous fait revivre les heures glorieuses de la britpop, mérite à ce titre notre plus grand respect.

De mémoire de fan, il ne semble pas que les Flaming Lips aient montré pareil génie depuis le fascinant Yoshimi Battles The Pink Robots. Mais American Head, seizième opus moins perché que bien de ses prédécesseurs, fait aujourd'hui encore mieux, puisque son aura musicale côtoie quasiment les très hautes cimes de l'inatteignable The Soft Bulletin.

L'album There Is No Year des américains d'Algiers est le premier chef-d'œuvre des années vingt. Dans une vision toujours sans concession des travers de ce monde, le quatuor géorgien se déleste de la part expérimentale de ses deux premiers opus et rend diablement efficace les arpèges de ce soul-rock racé et intensément brillant.

  

Les Outsiders :

Top 2020-2

 

 

 

 

 

 

 

Après le divin Oh My God, l'américain Kevin Morby confirme ses bonnes dispositions du moment avec le folk-rock lumineux de son déjà sixième opus, Sundowner. Chantre du revival folk-rock, le natif de Lubbock, derrière l'écran de fumée intimiste et mélancolique de ce nouvel album, nous habitue mine de rien aux très hautes altitudes harmoniques.

Cela faisait six ans que l'on attendait la suite du sublime Our Love, le canadien Caribou comble enfin son auditoire avec un nouvel album à géométrie variable, le fantasque Suddenly. Ce cinquième opus studio est une merveille électronique imaginée par l'esprit ingénieux et un brin torturé de Daniel Snaith.

Les Idles nous avaient déjà habitué à partager leur gout immodéré pour la baston, ils nous mettent à nouveau une grande claque dans la gueule avec le supersonique Ultra Mono. Après Brutalism, chef-d'œuvre initial, et Joy As An Act Of Resistance, album très au-dessus de la moyenne, les britanniques entrent déjà dans la légende du punk-rock avec les arpèges lumineux et belliqueux de cet explosif nouvel opus.  

Ne tournons pas autour du pot, même s'il parait de prime abord plus « apaisé », Ultimate Success Today est dans l'exacte continuité harmonique des précédents exercices des Protomartyr. Ce cinquième album, extrait brut de rock intransigeant et hâbleur, est donc une nouvelle oeuvre majeure... une de plus dans la discographie parfaite du combo de Détroit.

En cette année assez difficile, une bonne nouvelle vient au moins égayer notre quotidien, la reformation du trio américain Bright Eyes. Absent des débats musicaux depuis presqu'une décennie, le combo du Nebraska scelle son retour de bien belle manière avec la sortie du sublime Down In The Weeds, Where The World Once Was.

Il semblerait que dans le monde du garage-rock burlesque, les américains de Parquet Courts aient enfin trouvé un concurrent à leur mesure, en la personne du combo montréalais Pottery. Se rouler dans la fange harmonique lumineuse, à la sale odeur de sueur et de soufre, du premier essai des canadiens, Welcome To Bobby's Motel, est donc vivement conseillé.

Après les grandissimes Tamer Animals et Rituals, les américains d'Other Lives sont de retour avec un troisième opus de très haute volée, le sublime For Their Love. Sur ce nouvel album le combo de l’Oklahoma condense l'esprit de la lointaine Amérique, non pas celle rutilante et urbaine des grandes métropoles, mais celle du terreau lumineux qui a forgé en partie l'histoire de la musique d'outre-Atlantique. 

L'illustration de la pochette de Friday Forever rend vraisemblablement hommage aux nombreuses mains qui ont participé à la construction du nouvel ovni hip-hop d'Everything Is Recorded. Le fabuleux patchwork de musiques urbaines concocté par Richard Russell fera assurément date dans l'histoire moderne du hip-hop.

Dans une année 2020 déjà fortement endeuillée, les britanniques de Tunng exposent leur approche singulière du repos éternel sur le mortellement sublime et lourdement actuel Dead Club. Que la mort semble belle lorsqu'elle est ainsi mise en musique…

Les canadiens de Destroyer sortent le divin Have We Met, nouveau monstre de perfection harmonique et de groove. Le talent de Dan Bejar ne connait décidément aucunes limites. Avec son groupe, il étend une nouvelle fois son aura lumineuse sur les arpèges mirifiques de ce phénoménal album.   

 

Ils auraient aussi pu en être :

Top 2020-3

 

 

 

 

 

 

 

Après un excellent premier opus, Belladonna Of Sadness, ouvert aux collaborations prestigieuses et sur le monde, l'américaine Alexandra Savior revient avec une approche plus intimiste et plus solitaire sur son second exercice, The Archer.

La qualité des albums de Baxter Dury serait-elle inversement proportionnelle à leur durée ? Après les dix-neuf minutes du superbe projet B.E.D, en collaboration avec Etienne de Crécy et Delilah Holliday, voici la petite demi-heure du nouveau chef-d'œuvre du natif de Wingrave, The Night Chancers.

Avec leurs sonorités aux accents redneck si particulières, les canadiens de Born Ruffians proposent dans la même année deux nouveaux albums de bonheur pop-rock. Le guilleret Squeeze et le rafraichissant Juice forment un diptyque à l’essence harmonique parfaite.

Extirpé de l'anonymat en 2018 après la réédition de son très bon album initialement sorti en 2011, Twin Fantasy, l'américain Will Toledo revient avec ses Car Seat Headrest et un nouvel opus mâtiné d'électronique, Making A Door Less Open.

Déjà remarqué en 2018 avec l'excellent Hope Downs, le combo australien Rolling Blackouts Coastal Fever confirme aujourd'hui son talent sur un second opus à la chaleur rock sautillante, Sideways To New Italy.

Rien aujourd'hui ne symbolise mieux la chaleur et la moiteur de l'été que Mordechai, nouvel opus des américains de Khruangbin. Avec ce lumineux exercice, il semblerait que les texans aient trouvé l'alchimie parfaite entre musique du monde et pop-rock moderne.

La puissance de frappe des Run The Jewels ne faiblit donc pas. Avec l’incandescent RTJ4, il semblerait même que l'effondrement et le chaos ambiants rendent plus percutant le hip-hop dantesque et pamphlétaire du duo américain.

Après l'excellent Crack Up en 2017, les américains de Fleet Foxes confirment leur brillante seconde partie de carrière avec la pop lumineuse et pastorale de l'inattendu et divin Shore.

Après la tempête rock de Out In The Storm, Waxahatchee revient au calme plat de la folk-music avec son déjà cinquième album, Saint Cloud. Avec le recul nécessaire, l'on jugera peut-être que la vision musicale quasi acoustique de ce nouvel opus est finalement ce que Katie Crutchfield a proposé de mieux depuis le début de sa brillante carrière.

La théorie des couleurs prônée par l'américaine Soccer Mommy est loin de figurer l'intense chatoiement et l'éveil des sens, mais le rock intimiste et quasi lo-fi de Color Theory, pensé à la base pour les petits espaces, ouvre en grand la porte de la reconnaissance artistique à la très jeune et très talentueuse Sophia Regina Allison

 

Les Divines Surprises :

Top 2020-4

 

 

 

 

 

 

 

Pour refermer ce bilan, notons les quelques très bonnes surprises de l’année 2020, constituées d’albums inattendus, de rédemptions inespérées et de légendes du rock au sommet de leur art :

Rares rescapés du raz-de-marée punk-rock de la fin des années 70, les britanniques de Wire exposent encore leur belle santé avec le rock posé de leur dix-septième album studio, le brillant Mind Hive.

Égaré dans l'apathie depuis dix ans en raison d'une rupture amoureuse douloureuse, le mancunien Badly Drawn Boy renaît enfin de ses cendres sur un opus de pop radieuse, Banana Skin Shoes.

Après s'être grandement trompés en 2016 avec le pénible Everything At Once, les écossais de Travis reviennent, avec 10 Songs, à la sobriété pop-rock qui fit autrefois leur renommée.

Depuis la cessation d'activité des regrettés Pulp, force est de constater que les tribulations en solo de Jarvis Cocker n'ont jusqu'à maintenant guère été convaincantes. De retour aujourd'hui sous la forme d'un groupe, Jarv Is..., l'anglais retrouve sa vigueur d'antan sur l'excellent Beyond The Pale.

Qui aurait cru, après les décès quasi simultanés de ses frères George et Malcolm, que l'inusable Angus Young aurait encore assez de force pour alimenter la flamme créatrice des légendaires AC/DC. Mais l’incroyable est pourtant là, le sublime Power Up est peut-être le meilleur album du combo australien depuis le gigantesque Back In Black.

Plus proches aujourd'hui des arpèges lumineux de leur compatriote Adam Granduciel, leader des immenses The War On Drugs, que du rock fiévreux de leurs débuts, les Killers retrouvent une seconde jeunesse avec le globalement réussi Imploding The Mirage.   

L'américain Hanni El Khatib torture son garage-rock à grands coups de boucles électroniques répétitives sur un cinquième album lumineux, Flight.

A grand renfort de stars, Damon Albarn et Jamie Hewlett s'aventurent dans le fourre-tout harmonique hétéroclite et azimuté de Song Machine, Season One: Strange Timez... du très bon Gorillaz en somme !

Après sept longues années d'absence, le français Woodkid négocie à merveille l'écueil du second opus avec le mystérieux S16 et expose son talent nouveau dans l'art de la complainte.

Si le coronavirus sera sans conteste désigné comme le fléau de l'année 2020, son émergence aura aussi généré, derrière le déferlement de calamités qu'il a engendré, quelques bonnes intentions. Celle, par exemple, qui a incité le grand Dominique A à sortir de sa réserve pour la réalisation de l'imprévu et sublime Vie Etrange.

 

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