SPIRITUALIZED – And Nothing Hurt (2018)

9 septembre 2018

SPIRITUALIZED – And Nothing Hurt (2018)

De qui parle-t-on ? :

Groupe anglais au line-up très fluctuant, actif depuis 1990, emmené par son leader Jason Pierce, accompagné aujourd’hui des musiciens John Coxon, Doggen Foster, Kevin Bales, Tom Edwards et Thomas Wayne.

De quoi parle-t-on ? :

Le groupe abandonne un peu plus son gout pour le psychédélisme et choisit aujourd’hui un folk mélancolique atypique proche de celui pratiqué, en d’autres temps, par les américains de Mercury Rev.

Rythme :

- Je me suis endormi dans mon fauteuil

- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

- Mes pieds se mettent à bouger

- Je me lève et je fais la danse de l’épaule

- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

A part deux titres plus enlevés, l’album est dans l’ensemble d’une extrême lenteur.

Accessibilité :

- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

- Mélodie agréable mais sans aspérité

- Les refrains entrent directement dans ma tête

- Que des hits taillés pour les stades

La musicalité est fantastique et transporte instantanément l’auditeur dans une ambiance éthérée et rêveuse.

Audience :

- Musique que madame me demande de réécouter

- Peut-être écouté en famille sans déranger madame

- Madame s’en va quand je l’écoute

- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Malgré une science de l’harmonie hors du commun, l’album s’inscrit difficilement dans les codes musicaux mainstream de notre époque.

Qualité audiophile :

- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)

Tant de douceur et de beauté ne peuvent se satisfaire du minimalisme de la compression.

Conclusion :

- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

- Je l’écoute facilement mais sans émotion

- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter

- Il tourne en boucle sur ma platine

Vingt ans jour pour jour après les américains de Mercury Rev, Jason Pierce et ses Spiritualized sortent leur version fantasmée du mythique Deserter’s Songs.

Comment ne pas penser à cet album, entré pour l’éternité dans la légende du rock, à l’écoute de ce fabuleux And Nothing Hurt ? Loin du style psychédélique prôné jusque-là par le combo de Rugby, c’est dans la douceur du spleen que l’on immerge aujourd’hui l’auditeur. Le morceau d’ouverture, The Perfect Miracle, porte très bien son nom, le miracle est une évidence lorsque l’on concentre sur un même opus la perfection harmonique de I’m Your Man, de Here It Comes (The Road) Let’s Go, de Let’s Dance ou encore de The Prize. Il y a bien sûr quelques petites incartades rebelles dans cet éloge de la lenteur, comme les orgies cuivrées d’On The Sunshine ou de The Morning After, mais la langueur finit toujours par l’emporter. Sail On Through, final magnifique s’il en est, symbolise parfaitement cette plongée définitive dans les limbes lumineuses de la mélancolie.

Il faut donc ajouter And Nothing Hurt à la liste pléthorique des chefs-d’œuvre des Spiritualized. Ce nouvel album trône déjà aux côtés des grandioses Lazer Guided Melodies, Songs In A&E et bien sûr du sublime Ladies And Gentlemen We Are Floating In Space.