PLACEBO – MTV Unplugged (2015)

 

De qui parle-t-on ? :

Le trio anglais, actif depuis 1994, est maintenant réduit à un simple duo composé de l’inamovible Brian Molko et du suédois Stefan Olsdal.

De quoi parle-t-on ? :

Les chansons les plus connues du groupe sont soumises à l’effet « Unplugged », sans guitares ou basses électriques mais avec piano, violons et autres instruments du répertoire classique.

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Les titres les plus rock perdent leur puissance mais pas leur intensité et leur rythme.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

On parle des plus grands singles de Placebo qui ont déjà fait leurs preuves dans moult enceintes.

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

MTV a eu le nez creux en créant cette émission devenue culte. La prestation de Placebo est l’une des plus réussies et l’une de celles qui peut potentiellement plaire au grand public.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)

Musique plus instrumentée que sur le format original qui s’accommode mal de la compression.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter

-          Il tourne en boucle sur ma platine

Après les mythiques enregistrements des années 90 dont Nirvana ou Eric Clapton ont fait les beaux jours, MTV lance dans le grand bain de sa franchise Unplugged les anglais de Placebo. Pour mémoire, cet exercice un peu casse gueule permet de révéler l'essence mélodique d'un artiste en le dépouillant de ses artifices rock.

Que pouvait-on bien attendre des britanniques sur ce genre de prestation alors que leurs derniers albums n'avaient pas laissé un souvenir impérissable? Le trio répond magnifiquement. Paré d'atours « classique » le rock intense et noisy fait sa mue pour se transformer en une féérie pop enchanteresse. Le chant un peu nasillard de Brian Molko apporte sa petite touche de tendresse et rend attachantes ces dix-sept mélodies.

Le groupe honore ses sept albums studios avec logiquement une présence plus marquée pour leur dernier effort en date, Loud like love. For what it’s worth, 36 degrees ou The bitter end demeurent explosifs malgré le débranchement des guitares. Every you every me, Song to say goodbye ou Meds se métamorphosent en balades bouleversantes. Les récents Loud like love ou Too many friends s’élèvent dans une dimension inconnue et poignante. Placebo sort du confort de son répertoire habituel et prend quelques risques sur deux gigantesques reprises déjà compilées sur l'album Covers en 2003, le magnifique Jackie de la trop rare Sinéad O'Connor et le cultissime Where is my mind des Pixies. Ces morceaux très difficiles à reproduire déterminent à eux seuls la réussite ou l’échec de la prestation Unplugged, la justesse de ton et l'interprétation de Placebo magnifient subtilement ces deux standards du rock.

La performance est donc plutôt probante et remet dans la lumière un groupe qui était en perte de vitesse. Placebo démontre avec cette émouvante adaptation de son oeuvre que les stars du rock peuvent tomber de temps à autre dans un profond sommeil mais qu’elles ne meurent vraiment jamais.